L’approche co-op : gagner en autonomie malgré les troubles praxiques.
Qu’est-ce que l’approche CO-OP ?
Dans le cadre de ma pratique d’ergothérapeute, je me suis formée à l’approche CO-OP (Cognitive Orientation to daily Occupational Performance), une méthode internationalement reconnue pour accompagner les enfants présentant un trouble développemental de la coordination (TDC), aussi appelé dyspraxie ; mais également pour l’ensemble des personnes ayant des difficultés à accomplir des activités de la vie quotidienne.
Cette approche ne repose pas sur la répétition d’un geste, sur la rééducation des fonctions motrices ni sur une solution toute faite donnée par le thérapeute. Au contraire, ici la personne est amenée à réfléchir à comment s’y prendre pour réaliser une activité, à analyser ce qui ne fonctionne pas et à tester des solutions adaptées. La personne trouve ses propres solutions avec l’appui de son ergothérapeute qui l’aide dans sa réflexion.
BPFV, ça veut dire quoi ?
En séance, l’enfant apprend une méthode en quatre étapes : But – Plan – Fait – Vérifie (BPFV). Nous partons toujours des objectifs personnels de l’enfant, choisis avec lui et sa famille : faire ses lacets, couper sa viande, utiliser ma règle ou une paire de ciseaux ou encore écrire sur les lignes. Avec CO-OP, les objectifs sont appelés des buts, ce sont la finalité à atteindre. Grâce à un accompagnement guidé par l’ergothérapeute, l’enfant développe ses propres stratégies (étape du plan), les teste (étape fait), les ajuste et trouve la stratégie qui lui convient, qui fonctionne à coup sûr (étape vérifie). Enfin, il finit par les automatiser. Ce processus valorise énormément l’enfant : il comprend qu’il est capable de progresser par lui-même.
Concrètement, un enfant qui peine à boutonner son manteau pourra, avec CO-OP, identifier les gestes qui posent problème, formuler une astuce pour y parvenir (ex. : « je bloque le tissu avec un doigt pendant que je pousse le bouton »), et s’entraîner de façon ciblée. Il ne s’agit pas de faire « à la place de », mais de rendre l’enfant acteur de son propre apprentissage.
Cette approche est également très pertinente pour les outils scolaires, l’autonomie à l’habillage, la prise de notes. Elle s’adapte facilement à la maison comme à l’école, en collaboration avec les enseignants et les familles. Les parents sont également mis à contribution dans cet accompagnement, avec une séance au cabinet avec leur enfant où l’approche est présentée et testée de manière ludique. Tout au long du suivi en ergothérapie, les parents peuvent accompagner leur enfant dans sa progression et sont soutenus par l’ergothérapeute dans la mise en œuvre de l’approche et l’atteinte des objectifs.